EXPERTISE INDÉPENDANTE DE
SYSTÈMES DE VOTE ÉLECTRONIQUE
Notre Expert informatique répond à l'ensemble des exigences imposées par la CNIL pour assurer votre expertise.
Les solutions de vote dont le scrutin présente un risque de niveau 2 doivent atteindre a minima l’ensemble des objectifs de sécurité suivants :
Tous les objectifs de sécurité de niveau 1 :
- Objectif de sécurité n° 1-01 :
Mettre en œuvre une solution technique et organisationnelle de qualité ne présentant pas de faille majeure (faille publiée par l’éditeur et/ou rendue publique par des tiers).
Solution proposée par la CNIL :
Utiliser les dernières versions stables et mises à jour des systèmes d’exploitation, des serveurs Web, des solutions de chiffrement et des bases de données mobilisées dans la solution. Il convient également d’utiliser des protocoles et algorithmes publics de chiffrement réputés « forts ».
- Objectif de sécurité n° 1-02 :
Définir le vote d’un électeur comme une opération atomique, c’est-à-dire comme comportant de manière indivisible le choix, la validation, l’enregistrement du bulletin dans l’urne, l’émargement et la délivrance d’un récépissé.
Solution proposée par la CNIL :
Dès lors que l’électeur a validé de manière définitive son choix de vote, l’ensemble des opérations précitées doit s’enchaîner sans
discontinuité jusqu’à l’achèvement de la dernière action, c’est-à-dire jusqu’à la délivrance d’un récépissé. L’échec d’une action entraîne
l’échec de toute la chaîne et, a contrario, la réussie de la chaîne n’est possible que de par le bon déroulement de chacune des actions
unitaires.
- Objectif de sécurité n° 1-03 :
Authentifier les électeurs en s’assurant que les risques majeurs liés à une usurpation d’identité sont réduit de manière significative.
Solution proposée par la CNIL :
L’électeur s’authentifie à l’aide d’un couple identifiant et mot de passe personnel qui lui a été remis de manière sécurisée (par deux
canaux de communications séparés). Le fichier des électeurs comportant les éléments d’authentification est conservé de manière sécurisée. En cas de perte ou de vol de ses moyens d’authentification, une procédure permet à l’électeur d’effectuer son vote et rend les moyens d’authentification perdus ou volés inutilisables.
- Objectif de sécurité n° 1-04 :
Assurer la stricte confidentialité du bulletin dès sa création sur le poste du votant.
Solution proposée par la CNIL :
Chiffrer le bulletin sur le poste du votant, coté client et avant son émission, à l’aide d’un algorithme public réputé « fort ».
- Objectif de sécurité n° 1-05 :
Assurer la stricte confidentialité et l’intégrité du bulletin pendant son transport.
Solution proposée par la CNIL :
Utiliser un canal sécurisé afin d’acheminer le bulletin, lui-même déjà chiffré (voir objectif de sécurité n° 1-02), du poste du votant jusqu’à l’urne électronique. Dans le cas de recours à des certificats, les choisir et les utiliser, au niveau 2, si possible conformément aux préconisations du RGS et, au niveau 3, conformément aux préconisations du RGS.
- Objectif de sécurité n° 1-06 :
Assurer, de manière organisationnelle et/ou technique, la stricte confidentialité et l’intégrité du bulletin pendant son traitement et son stockage dans l’urne jusqu’au dépouillement.
- Objectif de sécurité n° 1-07 :
Assurer l’étanchéité totale entre l’identité de votant et l’expression de son vote pendant toute la durée du traitement.
Solution proposée par la CNIL :
Ne disposer d’aucun lien entre le votant et son bulletin chiffré dès lors que le vote est exprimé. Le bulletin n’est pas horodaté,
contrairement à la liste d’émargement, et le bulletin et la liste sont conservés dans des espaces de stockage distincts.
- Objectif de sécurité n° 1-08 :
Renforcer la confidentialité et l’intégrité des données en répartissant le secret permettant le dépouillement exclusivement au sein du bureau électoral et garantir la possibilité de dépouillement à partir d’un seuil de secret déterminé.
Solution proposée par la CNIL :
Générer a minima trois clés et exiger que deux de ces clés a minima soient indispensables afin de permettre le dépouillement. La génération des clés doit être réalisée de manière publique et ces dernières doivent être stockées sur un support sécurisé en possession uniquement du président du bureau et de ses assesseurs.
- Objectif de sécurité n° 1-09 :
Définir le dépouillement comme une fonction atomique utilisable seulement après la fermeture du scrutin.
Solution proposée par la CNIL :
L’option de dépouillement ne doit être activable qu’après la fermeture du scrutin et le scellement de l’urne et de la liste d’émargement.
L’opération de dépouillement, une fois activée, ne peut être interrompue avant d’être entièrement exécutée et terminée. Un dépouillement partiel ne peut ainsi être réalisé.
- Objectif de sécurité no 1-10 :
Assurer l’intégrité du système, de l’urne et de la liste d’émargement.
Solution proposée par la CNIL :
S’assurer que le dispositif déployé est identique à celui audité par l’expert indépendant qui a effectué l’expertise commanditée par le
responsable de traitement. Des empreintes des éléments doivent être calculées par l’expert et pouvoir être recalculées sur le système afin de les comparer et de les vérifier. L’urne et la liste d’émargement doivent être scellées et une empreinte calculée dès le scellement.
- Objectif de sécurité no 1-11 :
S’assurer que le dépouillement de l’urne puisse être vérifié a posteriori.
Solution 1 proposée par la CNIL :
Possibilité de rejouer le dépouillement : pour cela, conserver l’ensemble des éléments nécessaires pour pouvoir prouver que l’urne dépouillée est bien celle contenant les votes des électeurs qui se sont exprimés (des votants) et uniquement ceux-là ; conserver les éléments nécessaires pour dérouler à nouveau la procédure de décompte des votes.
Solution 2 proposée par la CNIL :
Possibilité de prouver que le dépouillement s’est déroulé sans erreur : pour cela, conserver l’ensemble des éléments nécessaires à la vérification de la preuve cryptographique démontrant que l’urne dépouillée est celle contenant les votes des électeurs qui se sont exprimés (des votants) et uniquement ces derniers et que celle-ci a été correctement dépouillée.
Tous les objectifs de sécurité de niveau 2 :
- Objectif de sécurité n° 2-01 :
Assurer une haute disponibilité de la solution.
Solution proposée par la CNIL :
Disposer d’une infrastructure dimensionnée pour supporter l’élection et la charge attendue. Il est prévu un système de redondance par un dispositif de secours susceptible de prendre le relais en cas de panne du système principal et offrant les mêmes garanties et caractéristiques.
- Objectif de sécurité n° 2-02 :
Assurer un contrôle automatique de l’intégrité du système, de l’urne et de la liste d’émargement.
Solution proposée par la CNIL :
Calculer à intervalles non réguliers et non prévisibles une empreinte des éléments précités et les comparer à la valeur de référence calculée en amont (voir objectif de sécurité n° 1-08).
- Objectif de sécurité n° 2-03 :
Permettre le contrôle automatique par le bureau électoral de l’intégrité de la plateforme de vote pendant tout le scrutin.
Solution proposée par la CNIL :
Mettre à disposition du bureau électoral un dispositif lui permettant de vérifier directement la mise en œuvre de l’objectif de sécurité n° 2-02 depuis un écran de contrôle.
- Objectif de sécurité n° 2-04 :
Authentifier les électeurs en s’assurant que les risques majeurs et mineurs liés à une usurpation d’identité sont réduits de manière significative.
Solution 1 proposée par la CNIL :
L’électeur s’authentifie à l’aide d’un certificat électronique, choisi et utilisé conformément aux préconisations du RGS.
Solution 2 proposée par la CNIL :
L’électeur s’authentifie à l’aide d’un couple identifiant et mot de passe personnel qui lui a été remis de manière sécurisée (deux canaux séparés) et répond à une question défi-réponse non triviale (sont ainsi exclus la date de naissance et tout autre élément facilement décelable) dont il est le seul à connaître la réponse (avec le responsable de traitement).
En cas de perte ou de vol de ses moyens d’authentification, une procédure permet à l’électeur d’effectuer son vote et rend les moyens d’authentification perdus ou volés inutilisables.
- Objectif de sécurité n° 2-05 :
Assurer un cloisonnement logique entre chaque prestation de vote de sorte qu’il soit possible de stopper totalement un scrutin sans que cela ait le moindre impact sur les autres scrutins en cours.
- Objectif de sécurité n° 2-06 :
Utiliser un système
d’information mettant en œuvre les mesures de sécurité physique et logique recommandées par les éditeurs et l’ANSSI.
Solution proposée par la CNIL :
Appliquer les bonnes pratiques mises en avant dans les documentations par les éditeurs, notamment les éditeurs de solutions de vote, mais également les éditeurs de serveur web, de serveurs d’application et les éditeurs de base de données. Appliquer, selon les cas d’espèce, les bonnes pratiques de l’ANSSI énoncées dans les guides « Recommandations pour la sécurisation des sites web », « Recommandations de sécurité relatives à TLS », « Recommandations de sécurité relatives à IPsec », « Recommandations de configuration d’un système GNU/Linux », « Recommandations de sécurité relatives à un système GNU/Linux », « Recommandations de sécurité relatives aux environnements d’exécution Java sur les postes de travail Microsoft Windows » et s’inspirer du document « La défense en profondeur appliquée aux systèmes d’information » et du guide d’hygiène. - Objectif de sécurité n° 2-07 :
Assurer la transparence de l’urne pour tous les électeurs.
Solution proposée par la CNIL :
Rassurer autant que possible les votants qui n’ont pas accès à l’expertise de la solution de vote, garante du bon fonctionnement du dispositif et de la sincérité et intégrité du vote dans son ensemble. Il s’agit de permettre aux électeurs de s’assurer que leur bulletin a été pris en compte dans l’urne et que les bulletins de vote sont construits de manière correcte.
Pour ce faire :
Chaque récépissé de vote contient une information unique, totalement décorrélée de l’identité du votant (empreinte numérique, numéro aléatoire, « preuve à divulgation nulle de connaissance », etc.) qui est calculée au moment où le votant valide son choix de vote. La plateforme de vote électronique est destinataire de l’information et la publie afin de la rendre accessible à tous les électeurs. Chaque électeur peut ainsi avoir la garantie que son bulletin est bien dans l’urne.
De plus, la solution de vote permet aux votants d’accéder à un espace de test où il est possible d’effectuer différents votes de tests et de voir ce qui ressort de l’ouverture du bulletin sur le serveur, le but étant de s’assurer que les bulletins sont correctement construits.
Remarque :
Les dispositifs de vote électronique n’ont plus à être déclarés à la CNIL depuis le 25 mai 2018, date d’entrée en application du RGPD.
Pour vous conformer aux règles de protection des données personnelles, vous devez :
- Demander conseil et assistance à votre Délégué à la protection des données (DPO) si vous en avez un.
- Vérifier, en fonction de votre projet, si vous devez effectuer une analyse d’impact sur la protection des données (PIA).
- Inscrire votre fichier dans le Registre des activités de traitement tenu par votre société.
- Informer les électeurs des conditions dans lesquelles vous traitez leurs données.
- Prévoir des mesures de sécurité adaptées au regard des risques.
A noter ! La CNIL vous propose des outils pour vous aider dans ces démarches :
- Des guides pour réaliser un PIA.
- Un modèle de Registre.
- Un Guide sur la sécurité des données personnelles.
- Pour vous aider à respecter vos obligations, vous pouvez vous appuyer sur la recommandation n° 2019-053 du 21 juin 2019 concernant la sécurité des systèmes de vote par correspondance électronique, notamment via Internet.2
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